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Chancre de l’écorce – Maladie de l’encre – Cynips

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Chancre de l'écorce & maladie de l'encre

Sur les arbres mal implantés, les maladies telles que le chancre de l’écorce (Cryphonectria parasitica) et la maladie de l’encre (Phytophtora cinnamomi) se développent rapidement, l’arbre ayant peu de moyens pour se défendre.


Les sols compacts ou trop humides provoquent une asphyxie racinaire et peuvent également rendre l’arbre très sensible aux coups de soleil et au gel précoce d’automne.

Chancre virulent
Chancre cicatrisé
Traitement chancre
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Cynips

Le cynips (Dryocosmus kuriphilus) est reconnu au niveau mondial comme le plus grand ravageur du châtaignier. Originaire de Chine, il a conquis de nombreux bassins de production : Japon en 1941, l’Italie en 2000 et la France en 2005. D ’abord détecté dans le Sud-Est de la France (Alpes-Maritimes), le cynips est progressivement remonté pour s’installer dans notre région. Il se développe uniquement sur le châtaignier. Le cynips pond ses œufs dans les bourgeons verts de la pousse en cours en juillet. Les œufs éclosent trente à quarante jours plus tard. Au printemps suivant, à l’éclatement des bourgeons, la larve se nourrit de l’intérieur du bourgeon. En parallèle, l’arbre lutte contre ce parasite en formant des galles au niveau des bourgeons. Ces galles sont facilement identifiables en hiver. Il est important de bien surveiller les vergers en hiver et au printemps pour détecter de nouveaux foyers.

Galle de cynips au printemps
Galle de cynips en hiver

Les conséquences

Les attaques du cynips provoquent la formation de galles pouvant entraîner sur certaines espèces une baisse de 60 à 80% de la floraison et de la production fruitière, un forte diminution de la croissance des rameaux touchés, voire la mortalité des branches et parfois même des arbres pour de très forts taux d’infestation.

Au Japon, ce ravageur est en partie responsable de la diminution de la production de châtaignes (-50% en 20 ans). L’impact économique pour la filière châtaigne peut être désastreux. Le cynips pénalise également la dynamique de plantation de châtaigniers.

Verger contaminé par le cynips dans le Lot

Echelle de sensibilité variétale

D’après des recherches menées par INRA d’Antibes et le CTIFL de Lanxade, le degré de sensibilité au cynips varie selon les variétés de châtaigniers. Par exemple, les variétés Belle Epine et Marron de Goujounac seraient peu sensibles au cynips. Tandis que la variété Marigoule qui a été plantée en masse dans le Sud de la France est très sensible à cet insecte. Le Conservatoire a élaboré un protocole d’étude afin d’évaluer la sensibilité des variétés aveyronnaises au cynips. Nous avons constaté que de nombreuses variétés du verger conservatoire sont touchées par le cynips mais à des degrés de contamination variable.

Contamination en Aveyron

L’Aveyron, comme ses voisins, est contaminé par le cynips. Le premier foyer a été détecté à Saujac en 2010. Aujourd’hui, sa présence est quasi généralisée dans le département. Sa progression a été très rapide.

Lutte biologique contre le cynips

Le torymus (Torymus sinensis kamijo) est un autre micro-hyménoptère également originaire de Chine, qui pond ses œufs dans les larves du cynips au printemps, c’est-à-dire dans les galles. Les larves de torymus s’y développent, se nourrissent des larves de cynips durant l’été et l’automne et passent l’hiver dans les galles sèches. Les adultes émergeront au début du printemps suivant, se reproduiront et pondront de nouveaux dans les galles du cynips. 

Le torymus n’est pas présent à l’état naturel en Europe. Il a été identifié en Chine, où il parasite naturellement le cynips. Les premiers à avoir introduit le torymus pour lutter contre le cynips sont les Japonais dans les années 70. Cette opération de lutte biologique s’est avérée être un succès, près de 10 ans plus tard, les infestations de cynips se seraient stabilisées à 30 % de bourgeons infectés. Cette méthode demande du temps. Le torymus, après introduction, doit se multiplier et s’établir de manière permanente sur le territoire pour contrôler durablement le cynips. 

En France, les premières introductions de Torymus ont été réalisés en 2010 dans le cadre du projet Européen « Alcotra ».

L’objectif, pour lutter contre le cynips, est d’implanter le torymus dans notre département. Il s’agit de l’introduire durablement afin d’obtenir un équilibre avec le cynips. La lutte biologique n’est pas curative. L’introduction de torymus se fait par des lâchers d’adultes en vergers. L’introduction doit se faire au printemps quand la végétation du châtaignier est au stade « feuilles et galles apparentes ». Le torymus ne peut être introduit que là où du cynips est présent. Sans cynips, le torymus ne peut pas faire son cycle de reproduction. La seule source d’approvisionnement en torymus est les galles de cynips parasitées par le torymus.

Notre ressource en torymus est limitée, la gestion de cette ressource est collective et nationale. Au printemps 2014, plus de 30 000 torymus ont été lâchés en France sur plus de 300 sites.
En 2014, en Midi-Pyrénées 47 lâchers ont été effectués. Il faudra attendre entre 5 et 10 ans avant de voir l’effet du torymus dans nos vergers.

En 2015, le réseau régional de lutte contre le cynips du châtaignier a permis la réalisation de 800 lâchers de torymus dans la bassin de production du Grand Sud-Ouest.

En 2016, la mobilisation massive des producteurs de châtaignes et des apiculteurs ne faiblit pas, et ce sont à nouveau plus de 800 lâchers qui ont été réalisés, dont plus de 350 en Aquitaine (275 en 2015).

En 2017, la lutte contre le cynips du châtaignier a encore été massive avec 900 lâchers d’effectués. Depuis 2014, Invenio participe en assurant l’émergence des Torymus principalement pour l’Aquitaine (Fredon pour Midi-Pyrénées et Limousin).

On constate le fort développement du cynips jusqu’en 2017 avec une hausse continue du taux de contamination approchant les 100 % pour les variétés les plus sensibles, puis une première baisse sensible en 2018 avant une très nette baisse en 2019, pour ne pas dire un effondrement. De nouveaux comptages semblent désormais inutiles, cette étude ayant à la fois établi les différences de sensibilité entre les variétés (échelle de sensibilité variétale) et aussi démontré l’efficacité de la lutte biologique grâce à l’introduction du torymus (diminution du nombre de galles et retour à une production normale 5 ans après introduction.

On sait d’après le recul d’expérience en Italie et dans certains départements voisins (Lot, Dordogne, Corrèze) que le taux de contamination pourra remonter, il fluctuera d’une année à l’autre selon le niveau d’équilibre cynips-torymus (ravageurs-auxiliaires ou proies-prédateurs tel le niveau d’équilibre campagnols-renards) qui dépend de facteurs multiples (dont la météo…). Un rapport final présentant l’étude complète (protocole, comptages, résultats et analyses) devrait être rédigé courant 2020.